Lundi soir, lors de son intervention télévisée, le Président de la République a annoncé l’interdiction des festivals « au moins jusqu’à mi-juillet »…
En France, les organisateurs de festivals de musique comme Solidays ou le Hellfest ont déjà pris la décision d’annuler l’édition 2020 de leurs concerts en plein air. A l’étranger, le festival d’Edimbourg, considéré comme le plus grand festival au monde de théâtre et de danse, vient de prendre une décision similaire. Dans de nombreux pays européens la période d’interdiction porte jusqu’à la fin de l’été, ce qui semble raisonnable.
Ces décisions ne sont pas faciles car elles sont lourdes de conséquences économiques, sociales et culturelles. Mais, plus elles sont prises en amont plus les partenaires de ces manifestations sont en mesures de réagir et de limiter la casse pour mieux préparer les futures échéances.
Il faut juste que la raison l’emporte sur la passion !
Sur les 1500 sociétés et compagnies présentes en Avignon, chaque année, une large partie d’entre elles concerne des petites compagnies qui ont dû s’endetter lourdement pour assurer leur participation. L’annulation du festival IN a suivi l’annonce du Président de la République interdisant tout rassemblement festif jusqu’au 15 juillet. Mais il reste à gérer le OFF d’Avignon et de nombreux autres festivals partout en France, jusqu’à la fin de l’été, pour qui une interdiction officielle de se produire trop tardive rendrait sans doute impossible les remboursements et précipiterait nombre de directeurs de théâtres, de compagnies ou de producteurs de spectacles dans de sérieuses difficultés.
Ils sont nombreux sur Paris et ils ont bien voulu m’en faire part, ainsi qu’à ma collègue députée de Paris, Brigitte Kuster.
Nous avons donc adressé un courrier commun au Ministre de la Culture pour qu’il rompe avec ce climat d’incertitude qui n’est plus supportable !
Ainsi, il nous semble pertinent que le Ministre puisse étendre officiellement l’interdiction des festivals et des manifestations culturelles « grand public », à toute la France, jusqu’à la fin de l’été.
Au-delà de la cellule d’assistance aux organisateurs de festivals que le ministère a pu mettre en place, il faut que la voix du Ministre de la Culture porte pour faire entendre raison !
Une instruction gouvernementale précise est attendue par les élus, les financeurs, les porteurs de projet, les artistes.
Viendra ensuite le temps de la reconstruction et des aides que pourront apporter les pouvoirs publics à ceux qui auront été particulièrement impactés par cette crise. Les pistes sont nombreuses : Les structures d’accueil (souvent publiques et déjà subventionnées) pourraient, dans la mesure du possible, honorer les contrats de cession même s’ils sont annulés. Concernant les loyers, sur le modèle du chômage partiel, l’Etat pourrait prendre à sa charge une partie des règlements des loyers durant la période de fermeture imposée…
Avec Brigitte Kuster, nous comptons donc sur le Ministre, Franck Riester, et il pourra compter sur nous pour soutenir les décisions difficiles qu’il doit prendre.
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