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Photo du rédacteurCatherine DUMAS

Guerre de Corée : Le Sénat vote à l'unanimité en faveur de la Paix !


Sur proposition du groupe Les Républicains, à l’initiative de Christian Cambon, président de la Commission Affaires étrangères, Défense et Forces armées, le Sénat a adopté une proposition de résolution appelant le Gouvernement à œuvrer à l’adoption d’une déclaration de la fin de la guerre de Corée. Nos débats se sont tenus en présence de SE M. Yoo Dae-Jong, ambassadeur de Corée du Sud en France, que nous avons accueilli au Sénat avec le président Cambon.


Présidente du groupe d’amitié parlementaire France-Corée du Sud, je suis intervenue dans ce débat sur ce conflit qui, au début des années 50, opposa la Corée du Nord soutenue par l’URSS de l’époque, à la Corée du Sud soutenue par les États-Unis. Un conflit qui fera plus de deux millions de morts, y compris des militaires français, engagés volontaires, dans le cadre d’un bataillon français de l’ONU (BF/ONU) qui débarquera à Pusan en novembre 1950.


La France déjà engagée en Indochine, enverra un bâtiment de guerre dans la zone et un bataillon de 1 017 volontaires sous le commandement du Lieutenant-colonel Monclar. Au total, la France a fourni un contingent de 3 421 hommes, déplorant 300 tués et disparus et 1 350 blessés.


Comme le président Cambon a pu le rappeler dans la présentation de sa Proposition Parlementaire de Résolution (PPR), les forces françaises ont reçu de nombreuses citations. Nos morts et nos blessés nous engagent et nous obligent. Le conflit va s’enliser. Au bout de trois ans de combats, il n’y aura aucun vainqueur et le 27 juillet 1953, Américains et Soviétiques reconnaissent l'existence de deux pays distincts, au Nord et au Sud du 38e parallèle. Un cessez-le-feu s’applique, mais la guerre n’a pas pris fin officiellement. Quelques 29 000 soldats américains sont stationnés en Corée du Sud et des exercices militaires bilatéraux se tiennent régulièrement pour faire face à une éventuelle attaque du Nord.

Cette situation, qui dure depuis presque 70 ans, fait obstacle à la négociation d’un traité de paix. Il est temps de déclarer officiellement la fin du conflit.



C’est l'objet de la proposition de résolution qui :

  • appelle le Gouvernement à soutenir cette « déclaration de la fin de la guerre de Corée » et à participer à sa reconnaissance par la communauté internationale y compris les Nations Unies ;

  • invite le Gouvernement à travailler avec les pays parties à la guerre de Corée pour entamer le dialogue en vue de la signature d’un traité de paix qui remplace la convention d’armistice ;

  • invite le Gouvernement à soutenir les efforts déployés par les pays du monde, y compris la Corée du Sud, pour la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne et l’instauration d’une paix pérenne.

En réponse aux intervenants des différents groupes représentés au Sénat, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a considéré que l’initiative du Président Cambon était bonne, qu’il en appréciait l’esprit et la méthode. Il a également salué la force de la diplomatie parlementaire qui, à cette occasion, permet d’anticiper et de tracer des chemins vers la paix.

Lors de son intervention, le ministre est revenu sur mes propos qui faisaient état de l’émotion ressentie lorsque je me suis rendue récemment avec une délégation de sénateurs sur la DMZ (zone démilitarisée qui sépare la Corée en deux). Il a indiqué partager cette émotion en précisant que 500 militaires français du bataillon BF/ONU venaient de son département breton du Morbihan.

Le texte a été adopté à l’unanimité avec l’engagement du gouvernement de soutenir le dialogue et le rapprochement inter-coréen, au service de la paix internationale.


Le président Cambon peut être fier de son initiative, comme il l’a souligné lors de ses mots de remerciements, le Sénat français est le premier Parlement du monde occidental à voter un tel texte, bientôt suivi, nous l’espérons, par les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne.


Pour plus de détails, consulter :

· les comptes rendus (analytique et intégral) et la vidéo des débats en séance publique.


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