À compter du 11 octobre 2024, les importateurs européens de brandies, en particulier les producteurs français de Cognac et d'Armagnac, seront soumis à de nouvelles exigences de la part de la Chine. Le ministère chinois du Commerce impose désormais un dépôt de garantie auprès des douanes, correspondant à des droits de douane de l’ordre de 35 %. Ce dépôt pourra être récupéré de manière rétroactive si la Chine décide d’imposer officiellement des surtaxes sur les brandies européens.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre l’Union européenne et la Chine, alimentées par des désaccords sur le dossier des voitures électriques. En guise de représailles, Pékin a lancé une enquête « anti-dumping » visant les spiritueux distillés à partir de vin, à savoir principalement les brandies européens. La Chine dit soupçonner les producteurs européens de vendre leurs produits à des prix artificiellement bas, créant ainsi une concurrence déloyale pour les marques chinoises.
Le Cognac, qui représente à lui seul 95 % des exportations européennes de brandy vers la Chine, est directement touché par ces mesures. Les autorités chinoises ont d’ores et déjà exigé une montagne de documents coûteux et complexes de la part des producteurs européens pour justifier leurs pratiques. Fin août, sans attendre l’issue définitive de l’enquête prévue pour janvier 2025, des résultats préliminaires ont conclu à l’existence de pratiques jugées déloyales, menaçant de causer des « dommages importants » à l’industrie chinoise du brandy, et laissant présager des sanctions anti-dumping.
Parlementaire impliquée dans la défense des savoir-faire gastronomique français j'ai, dès l’installation du nouveau gouvernement, immédiatement saisi la ministre en charge du Commerce extérieur, Sophie Primas, pour qu’elle prenne les mesures nécessaires. Ancienne présidente de la Commission des affaires économiques du Sénat, elle est pleinement en mesure de mener ce combat stratégique.
Le secteur du Cognac emploie près de 17 000 personnes en France, et des entreprises emblématiques comme Martell, Rémy Martin, Hennessy et Courvoisier risquent d'être gravement affectées par ces restrictions commerciales. Il est donc crucial que la France et l’Union européenne réagissent vigoureusement en contestant ces mesures chinoises devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). En attendant un règlement de ce litige, il est essentiel de soutenir nos producteurs en leur offrant une aide appropriée pour surmonter cette épreuve.
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