J'ai appelé l'attention du Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie, Jean-Baptiste Lemoyne, sur l'impact de la crise épidémique mondiale sur l'activité de l'hôtellerie parisienne. La situation alarmante actuelle pourrait placer le secteur face au plus grand plan social de son histoire.
L'épidémie sanitaire et le confinement ont réduit les taux d'occupation des hôtels, tous segments confondus, avec une baisse de 57 % en comparaison avec 2019, durant le premier semestre 2020. Le revenu moyen par chambre disponible a également enregistré une chute de 60 % sur les six premiers mois de l'année 2020. Les professionnels du secteur indiquent que près de 47 000 emplois ont déjà été détruits dans l'hôtellerie au premier semestre 2020. Rappelons que la capitale française, qui accueille habituellement des touristes et une clientèle d'affaires, compte 80 000 chambres d'hôtel. Ces établissements n'ont jamais été contraints à la fermeture, mais ils continuent de souffrir des mesures restrictives de la mobilité et de l'insécurité sanitaire qui règne. Surtout, la défection des touristes non résidents, notamment non européens, affecte particulièrement l'hôtellerie haut de gamme et l'Ile-de-France. Les territoires urbains pâtissent aussi d'une baisse du tourisme d'affaires avec le développement du travail à distance et l'annulation de très nombreux événements. L'ensemble de la profession souffre des conséquences de cette crise sanitaire, de l'hôtel 1 étoile au 5 étoiles. Les employés sont au chômage partiel depuis des mois ou concernés par un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Cela touche aussi bien les établissements de moins de dix salariés que les grands établissements qui comptent plus de 400 chambres. Parfois même la moitié du personnel d'un établissement est visée par le plan de sauvegarde de l'emploi. Par ricochet, de nombreux sous-traitants, comme les femmes de chambre et les gouvernantes, sont également concernés par ces suppressions d'emploi. De nombreux "extras", au chômage partiel lors du premier confinement, après avoir épuisé leurs indemnités chômage, et perdu le statut d'intermittents, perçoivent aujourd'hui le revenu de solidarité active (RSA).
J'ai donc demandé au Ministre de dresser un état des lieux de la situation actuelle afin de connaître le nombre envisagé de fermeture d'établissements et de licenciements. Enfin, je souhaiterais connaître les dispositions spécifiques que le Gouvernement entend prendre pour continuer de soutenir ces acteurs essentiels au redémarrage du secteur tourisme, et leur permettre de résister à cette crise durable qui secoue l'ensemble de la profession.
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