J'ai tenu à interroger, par le biais de la séance des questions orales au Sénat, le Ministre des solidarités et de la santé sur l'insuffisance des moyens affectés à la réanimation pédiatrique à Paris et en Île-de-France.
En effet, si l'épidémie de bronchiolite a été particulièrement faible cet hiver, en raison du respect important des gestes barrières, Santé Publique France craint, dans son dernier bilan de surveillance hivernale, que le manque d'entraînement immunitaire chez les jeunes enfants ne conduise à une épidémie plus importante cet automne.
Lors des deux derniers hivers, jusqu'à 6 000 passages aux urgences par semaine ont été enregistrés en France métropolitaine pour des cas de bronchiolite chez des enfants de moins de deux ans, avec un pic en novembre-décembre. Durant l'hiver 2020-2021, ce chiffre a à peine dépassé les 2 000.
La maladie touche 30 % des enfants de moins de 2 ans et débute généralement par un simple rhume et une toux, puis l'enfant est gêné pour respirer et il peut présenter des difficultés pour s'alimenter. Cette situation nécessite généralement la consultation d'un médecin, voire un passage aux urgences et une hospitalisation.
Le protocole d'encadrement des enfants admis en réanimation limite le quota de patients à trois par infirmier. Ces professionnels de santé sont formés à des techniques de pointe et peuvent difficilement être remplacés si nécessaire par un collègue d'un service voisin de l'hôpital. L'absence d'infirmiers qui ne pourrait être compensée par un professionnel formé conduit inévitablement à des fermetures, plus ou moins temporaires, de lits.
Je déplore que, régulièrement, notamment lors des épidémies de grippe ou de bronchiolite, les six services pédiatriques de Paris et d'Île-de-France soient rapidement débordés, ce qui les contraint à refuser des patients voire à les déplacer hors d'Île-de-France, faute de place à Paris.
De début octobre à mi-décembre 2019, vingt-cinq enfants en détresse ont dû être transportés hors de la région capitale… Ce transport médicalisé n'est pas anodin pour un patient fragile et mobilise pendant plusieurs heures des équipes médicales d'urgence pédiatrique (services d'aide médicale urgente - SAMU - ou services mobiles d'urgence et de réanimation - SMUR) qui ne sont alors plus disponibles pour d'autres enfants qui nécessitent une intervention.
J'ai donc demandé au Gouvernement qu'il fasse connaître les mesures qu'il compte mettre rapidement en œuvre afin de corriger cette situation qui met sous tension des personnels médicaux saturés, et place des bébés en détresse en situation préjudiciable voire en pronostic vital engagé.
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