Selon l'Insee, le déficit public a atteint 5,5 % du PIB en 2023, en très nette dégradation par rapport à 2022 et très éloigné de l'objectif que le Gouvernement avait lui-même fixé.
Ce dérapage, longtemps occulté mais maintenant avéré, est le résultat d'une politique budgétaire désastreuse qui depuis des années ne pose aucune limite à la dépense publique, voulant faire de la politique du chèque une solution à tous les problèmes sans préoccupation des équilibres financiers les plus élémentaires ni souci du lendemain.
Ce laisser-aller budgétaire plonge la France dans une situation financière extrêmement préoccupante. Le déficit s'aggrave. Le fardeau de la dette va atteindre 3 200 Md€ à la fin de l'année, et bientôt 1 000 Md€ de plus qu'au printemps 2017. En conséquence, les intérêts pèsent de plus en plus lourd sur le budget de l’État, nous privant des moyens nécessaires pour investir et préparer l'avenir du pays.
Pourtant, le Sénat n'a cessé d'alerter depuis l'automne 2021 sur la nécessité d'engager le redressement des comptes publics avec sérieux, réalisme et ambition. Il n’a malheureusement pas été écouté.
Le Gouvernement a préféré, en se fondant sur des hypothèses de croissance irréalistes, procrastiner et remettre systématiquement les efforts à plus tard grâce à des reports de crédits massifs d’une année sur l’autre, espérant qu’une hypothétique croissance allait tout effacer ensuite.
Le temps du redressement est venu. Le Gouvernement doit s'y atteler avec clarté, courage et détermination, à commencer par le programme de stabilité qui sera présenté le mois prochain. Nous ne pouvons pas prendre le risque de continuer à affaiblir ainsi la France sauf à s’exposer à de lourdes déconvenues, pour nous-mêmes et les générations futures. C'est aussi une question de souveraineté et de crédibilité pour notre pays, notamment en Europe.
(Communiqué de la présidence du Sénat)
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