Réduire la pollution atmosphérique dans les grandes villes est une nécessité. Mais la croisade anti-voitures, menée sans cohérence, sans stratégie et sans proposer d’alternatives crédibles n’apporte pas de solutions et peut même les aggraver.
Avec 165 heures de bouchon par an, Paris est devenu en 2019 la quatrième ville la plus embouteillée derrière Bogota, Rio de Janeiro et quasiment à égalité avec Rome selon le classement mondial INRIX (application de navigation, de trafic et de parking qui fonctionne grâce à une communauté mondiale de conducteurs et chauffeurs). La ville de Paris a perdu trois places et se trouvait au 7e rang du même classement en 2018.
Les embouteillages sont une nuisance considérable. Ils augmentent les niveaux de pollution, pèsent sur la santé des populations qui en sont victimes, ont un coût économique très élevé du fait du temps perdu et ont pour effet d’augmenter les accidents et les incidents sur les chaussées. Enfin les embouteillages sont aussi un signe indirect et fort d’inégalités sociales : plus la vie coûte cher dans une ville, plus les populations les moins favorisées ont tendance à aller s’installer dans les banlieues et les zones périurbaines où le coût des logements et de la vie sont plus faibles. Mais elles continuent souvent à venir au centre des villes pour travailler, rencontrer des clients, intervenir sur des chantiers…
Dissuader l’entrée dans l’agglomération et fluidifier le trafic
Le classement INRIX comprend plus de 975 villes dans 43 pays sur 7 continents. Les données utilisées proviennent des systèmes GPS d’analyse du trafic installés dans les voitures.
La congestion automobile résulte dans les faits de nombreux facteurs, souvent locaux. Ainsi les mauvais classements de Bogota et Rio de Janeiro s’expliquent notamment pour la première par la faiblesse des transports publics, pour la deuxième, par une géographie faite d’une succession de collines traversées par un nombre limité de routes.
Pour réduire la congestion, de nombreux experts expliquent qu’il faut réduire le nombre de véhicules entrant dans le centre des agglomérations et quand ils y sont entrés de fluidifier au maximum la vitesse de circulation pour qu’ils y restent le moins de temps possible. La stratégie inverse de celle qui est menée à Paris depuis des années.
Les données collectées et analysées par INRIX montrent qu’il est possible de réduire rapidement les embouteillages en rendant coûteux l’utilisation des routes et l’entrée dans les villes et en développant les infrastructures de transport public.
En doublant le péage urbain pour les véhicules anciens qui souhaitent rouler dans le centre de Londres, la capitale anglaise a réduit de 13 % entre 2017 et 2019 le nombre d’heures perdues en moyenne par les automobilistes.
Voir le classement complet ici
Comments