Dans le cadre des mesures de renforcement du confinement pour lutter contre la propagation du coronavirus, le Premier Ministre a annoncé, le 23 mars dernier, la fermeture des marchés alimentaires (10 000 marchés primeurs recensés sur tout le territoire), qu’ils soient couverts ou de plein vent.
Une mesure, applicable dès le lendemain, à laquelle les professionnels n’ont pas eu le temps de se préparer et qui a sévèrement impacté les activités des marchés de gros comme Rungis.
Si cette mesure a pu être quelque peu assouplie en province, principalement lorsque le marché constitue « la seule source d’approvisionnement » d’un secteur, elle reste strictement appliquée dans la capitale.
Un guide de bonnes pratiques sanitaires a pourtant été négocié fin mars, entre quatre ministères (Santé, Agriculture, Bercy et Intérieur), la fédération des marchés de France, le syndicat agricole FNSEA et d'autres organisations de producteurs comme la Confédération paysanne. Il devrait, dans la plupart des cas, permettre une réorganisation de l’espace public, une réduction du nombre de stands ouverts, la mise en place d’un sens giratoire, un filtrage des entrées,… dans le strict respect des mesures d’espacement de la clientèle et des mesures barrières déjà applicables dans les autres commerces ou supermarchés autorisés.
En donnant aux Préfets tout pouvoir décisionnaire quant à la réouverture des marchés alimentaires, le gouvernement a totalement occulté la relation de proximité et le fonctionnement établi entre les municipalités et leurs commerçants. Les refus de dérogations et mesures aléatoires de certains préfets ainsi que les différences de traitement d’une ville à une autre sont souvent incompréhensibles et inacceptables pour les professionnels des marchés alimentaires.
Il me semble donc utile de transmettre aux maires l’arbitrage dans l’organisation de leurs marchés en laissant aux préfets le contrôle du respect indispensable des règles essentielles de sécurité sanitaire.
Dans le 17ème, le maire Geoffroy Boulard vient d’ailleurs, après concertation avec les professionnels des marchés Lebon et Batignolles, de solliciter un examen pour réouverture au plus tôt.
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