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Photo du rédacteurCatherine DUMAS

Préparation des JO de Paris 2024 : audition de Tony Estanguet, président du Comité d'organisation



A trois ans des Jeux de Paris, la commission de la Culture, de l'Education et de la Communication du Sénat a tenu à auditionner Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 (COJOP 24), et Nicolas Ferrand, Directeur général exécutif de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solidéo) afin de connaître l'état d'avancement de ce projet unique pour notre pays, et de faire la lumière sur les différents enjeux liés à cet événement.


Comme nous l'a rappelé le Président de la commission, le Sénateur Laurent Lafon, il est difficile de savoir aujourd'hui dans quelle mesure ces Jeux seront impactés par la crise sanitaire. Cette crise complique assurément l'équation budgétaire des Jeux Olympiques 2024. Même si une grande vigilance est déjà de mise, au-delà coût des ouvrages olympiques, d’autres postes de dépenses inflationnistes ont ainsi été identifiés, notamment par la Cour des comptes, concernant les dépenses de sécurité. Le Comité d’organisation a mené au cours de ces derniers mois, en lien avec le Comité international olympique (CIO) un travail précis, visant à optimiser la répartition géographique des sites olympiques. Enfin, le Président Lafon a signalé la création d'une mission d'information sur les Jeux 2024 qui devrait prochainement commencer ses travaux.


Tony Estanguet nous a fait une présentation très claire du projet et de l'avancement de l'organisation des Jeux. Il a ainsi dressé les grands contours de ce formidable événement à venir.

Il a d'abord tenu à remercier les parlementaires de s'intéresser au projet de Paris 2024 et d'avoir soutenu la candidature dès le début. Il a insisté sur le fait qu'il était important que ce projet puisse être soutenu par les élus de la Nation.


Nous avons collectivement supporté une ambition pour la France. Et ce projet dépasse de très loin un projet de sport, c'est un vrai projet de société.


Ces 33e Jeux de l'Histoire représentent en effet le plus grand projet sportif que la France ait jamais organisé, tous domaines confondus.


Cet échange fut passionnant, et l'exposé très clair de ce projet ambitieux pour notre pays par le Président du Comité d'organisation promet un nouveau modèle de Jeux avec plus de sobriété, avec notre capacité à être aussi innovant pour faire bouger les lignes autour du sport, autour de l’engagement, autour de l’impact sur les territoires, et potentiellement aussi notre capacité à démontrer que le sport, dans ce pays, peut apporter un vrai impact et répondre à des préoccupations que se posent les Français en matière de santé, en matière d’éducation, en matière de lien social. Le sport est un vrai outil au service des Français.


Les Jeux en quelques chiffres


C’est le plus grand événement sportif de notre pays. Nous allons accueillir 15 000 athlètes qui viendront de 206 pays.


Au programme des Jeux Olympiques : 32 sports (28 + 4 sports additionnels qui ont été ajoutés pour essayer de rajeunir encore l'audience). Et 22 sports pour les Jeux Paralympiques.


C’est adosser à ce plus grand événement sportif la plus grande plateforme de communication. Cette opportunité existe aujourd’hui d'utiliser la plateforme de communication que sont ces Jeux, qui sera regardée par 4 milliards de personnes (ce sont les chiffres des derniers Jeux). La France va accueillir 20 000 journalistes, un programme de volontaires de 50 000 personnes à travers un programme de recrutement sur tout le pays. Et un programme de billetterie très important : 13,5 millions de spectateurs. Le plus grand événement en nombre de spectateurs que nous aurons jamais organisé.


Et un parcours du relais de la flamme qui va traverser dans les trois mois qui précéderont la cérémonie d’ouverture l’ensemble de notre territoire.


Budget : C’est un engagement très fort de Paris 2024 de proposer un nouveau modèle de financement de Jeux avec un budget qui aujourd’hui est financé à plus de 97 % par le secteur privé.



3,9 milliards € avec trois grands tiers de financements :


- Un premier tiers qui est apporté par le CIO lui-même (1,2 milliard d’euros)

- Un deuxième tiers qui est apporté par le programme de billetterie (1,3 milliard d’euros) et quelques produits dérivés

- Et un troisième tiers financé par les entreprises partenaires de Paris 2024 (1,1 milliard d’euros).


C’est important de le souligner car nous aurons la capacité d’investir. Le comité d’organisation est une association de droit privé, financée principalement par de l’argent privé puisque 100 % du modèle économique des Jeux Olympiques est financé par de l’argent privé.


Il y a une contribution d’argent public de 100 millions d’euros qui est fléchée directement sur les Jeux Paralympiques, puisque pour les Jeux Paralympiques, il n’y a pas de contribution du Comité international paralympique, à l’inverse du CIO qui lui abonde à hauteur d’un tiers du budget.


La réussite de Paris 2024 réside dans trois grands défis : réussir une célébration spectaculaire, ouverte et responsable, construire un héritage collectif pour que la place du sport dans ce pays puisse jouer un rôle plus important au service de la société, et notre capacité à engager l’ensemble des Français, des territoires dans la réussite de cet événement qui fera date. Cela fait 100 ans que nous n’avons pas organisé les Jeux Olympiques d’été, et ce seront les premiers Jeux Paralympiques que notre pays organisera.


Tony Estanguet a également rappelé que nous avions la chance en France de pouvoir capitaliser sur des sites iconiques qui ont déjà fait leur preuve à travers de grands événements, comme le Stade de France. Et nous avons aussi cette chance de pouvoir utiliser la plateforme des Jeux pour révéler notre plus beau patrimoine. C’est cela aussi la magie de ce projet, de réussir à associer le sport et la culture, de réussir à proposer des émotions très fortes pour les athlètes mais aussi pour les spectateurs. Et surtout pour les 4 milliards de personnes qui vont regarder ces Jeux à la télévision de se dire « Waouh, quand même c’est beau ! ». Donc il y aura des épreuves au pied de la Tour Eiffel, aux Invalides, place de la Concorde, dans les jardins du Château de Versailles, et même à Tahiti !



Enfin, Nicolas Ferrand Directeur général exécutif de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solidéo) a expliqué le rôle de cet établissement public, doté d'un budget de 3,2 milliards d'euros, chargé de livrer et de garantir que tous les ouvrages nécessaires pour les Jeux seront livrés dans les délais, et que ces ouvrages auront une vie après les Jeux.


Pour l'instant, aucun retard n'a été pris par rapport au planning envisagé. Tous les gros ouvrages ont achevé leur conception et récupéré leurs autorisations administratives.

La phase travaux va débuter. L'année 2021 est donc consacrée à la phase de lancement des grands chantiers. En janvier il y avait 1 chantier lancé, en mars il y en a 4, à la fin de l’année il y aura 32 ouvrages en chantier sur les 62 (c’est-à-dire tous les plus gros seront en chantier).


Singulièrement, l’ensemble du Village olympique sera en chantier. Le Village olympique, à la fin de l’année ce sont 4 000 salariés mobilisés, à cheval entre Saint-Ouen, Saint-Denis et l’Ile-Saint-Denis. Ce sera le plus grand chantier mono-site de France. 40 grues !


En 2021, ce sont 750 millions d’euros de travaux (publics et privés) dont 276 millions d’euros de subventions publiques (une part de l’Etat, une part des collectivités).

9 000 salariés au total mobilisés (4 000 sur le Village olympique, 5 000 sur les autres ouvrages).


Évidemment, c’est un accélérateur de la reprise, de la relance, dans les conditions actuelles. Et cela pose beaucoup de questions sur lesquelles la Solidéo travaille avec beaucoup d’énergie sur l’insertion et sur les conditions de travail, puisque même s'ils ont du temps sur les chantiers, ils savent que cette concentration humaine sur les chantiers, avec un calendrier et une pression extrêmement forte ne doit pas se faire au détriment de la sécurité des travailleurs.


J'ai tenu à interroger le Président du COJOP 24 Tony Estanguet sur deux points :

- Les 30 minutes d'activité quotidienne. Le sport à l’école, évoqué durant la réunion par mon collègue Michel Savin, n’est pas respecté partout. Je pense comme lui qu'il existe un défaut de communication, et avec des pratiques différentes selon les territoires. En ce qui concerne le territoire parisien, on voit bien que nous avons un déficit. J'ai ainsi voulu connaître le premier bilan dressé de la Semaine olympique dans les écoles, qui s'est déroulée du 1er au 6 février dernier.


En effet, comme l'a rappelé Tony Estanguet dans sa présentation, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a révélé que 85 % des jeunes ne pratiquent pas assez d’activité physique. 1 jeune sur 5 est en situation de surpoids et d’obésité. Des statistiques de sédentarité qui continuent d’augmenter alors que 30 minutes d’activité quotidienne a un impact direct et significatif, à la fois sur la santé, mais aussi sur le bien-être et sur la concentration pour l’école et ainsi de suite. Le COJOP 24 veut vraiment réussir à mobiliser l’ensemble des forces en présence pour réussir à collectivement trouver des voies de passage pour faire faire plus d’activité physique à la population française dès le plus jeune âge. Parce que les bonnes habitudes doivent être prises dès le plus jeune âge, et notamment à l’école primaire. C’est pour cela qu’avec le ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, le Comité prône cette mesure de 30 minutes d’activité physique quotidienne.

- Le Club Paris 2024, qui me paraît être une initiative très intéressante. Avoir un retour d’impression autour de ce Club, 8 mois après sa mise en service, qui en fait a pour ambition de donner aux Français l’envie de se passionner pour cet événement. Qu’en est-il exactement ?


Ce club accessible à tous, gratuit, permet, juste en s’inscrivant, d’être destinataire de l’ensemble des informations pour savoir comment devenir volontaire, savoir comment s’engager dans l’aventure, comment rencontrer des grands champions. Un certain nombre de défis a déjà été organisé autour de Tony Parker, Teddy Riner, Florent Manaudou et les plus grands champions français qui, régulièrement, donnent rendez-vous à leurs fans pour partager la préparation des Jeux de Paris 2024. Pour aller au bout de l’ouverture de ces Jeux de Paris 2024, le COJOP 24 souhaite même ouvrir la participation du grand public à quelques épreuves pendant les Jeux. Ce sera le cas notamment du marathon qui sera accessible à l’ensemble des Français qui souhaitent y participer, et des épreuves de cyclisme.


Les Jeux sont une chance pour nos territoires et la mise en valeur de notre patrimoine.


Merci pour ce partage d'émotions qui promet de très beaux Jeux Olympiques 2024, et qui associe l'ensemble de nos territoires. Tous derrière les Jeux 2024 !








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